Le gouvernement du Québec a finalement décidé de se lancer, bien timidement, dans la surveillance électronique de la circulation automobile.
Cette nouvelle philosophie ne semble pourtant pas faire l’unanimité dans la région. En effet, si l’on en croit le sondage effectué sur le site Internet du Courrier la semaine dernière, les réponses à la question « Êtes-vous favorable à l’installation d’un système de surveillance photographique à l’intersection des boulevards Ouellet et Frontenac ? », 40 % des répondants ont répondu non.
Pourtant, cette intersection est de loin l’endroit le plus dangereux de la ville, selon les policiers. Il semble que plus de 7 % des autos et des camions brûlent les feux rouges sur le boulevard Frontenac. Étant donné la densité élevée de circulation, on comprend que cet endroit soit dangereux.
Le gouvernement du Québec semble hésiter dans ce dossier. Pourtant, il ne s’agit pas d’une première. En France, par exemple, après cinq ans d’utilisation de radars photo, on a constaté une diminution de 43 % du nombre de morts sur les routes françaises.
Au Québec, le bilan de la sécurité routière est tout sauf reluisant. Près de 200 morts et 20 000 blessés par année.
L’appareil qui sera bientôt installé au coin de Ouellet et Frontenac ne s’occupera pas de la vitesse, mais bien du respect du feu rouge, et ce, dans une direction seulement. Il me semble que tout le monde devrait être d’accord qu’il est important de respecter les feux rouges, d’autant plus quand il s’agit de camions lourdement chargés. Pourtant, près de la moitié des personnes sondées sont contre l’installation de cet appareil. Si un jour le gouvernement prend ses responsabilités et installe des radars pour surveiller la vitesse, on peut imaginer la levée de bouclier qu’une telle initiative va déclencher.
En fait, certains automobilistes réclament le droit de conduire dangereusement, sans prendre en compte la sécurité des autres utilisateurs de la route.
Pourtant, si l’on parvenait à discipliner les conducteurs québécois, peut-être serait-il possible d’assouplir un peu les règles et permettre une vitesse un peu plus élevée, sur les autoroutes, notamment.
Dans plusieurs régions du Québec, incluant Thetford Mines, la conduite automobile relève souvent d’un sport extrême.
Plusieurs conducteurs croient que rouler vite est un droit, même s’il est évident que les risques pour leur vie et celle des autres usagers de la route augmentent avec la vitesse des véhicules.
Les accidents routiers ne sont pas des événements inévitables. Le respect du code de la route est la meilleure façon de rester en vie. Toutefois, il faut que tous les conducteurs respectent la loi et pour cela, il faut des incitatifs comme les radars photo. Sans quoi la tuerie va continuer.